Alors que certains acteurs de la profession avaient qualifié de « mesurettes » les annonces présentées cet été, le nouveau plan de relance de la construction de logements laisse planer un climat d’incertitudes.
La flambée des taux, le manque de foncier disponible et la crise de l’offre sont autant de facteurs qui concourent à la crise immobilière.
Le marché immobilier français est en crise et il est difficile de prévoir son évolution. Le Député Horizons François Jolivet redoute même la perte d’environ 180 000 emplois dans le secteur.
Rappel des précédentes annonces gouvernementales pour le logement
Le 5 juin 2023, la Première ministre Élisabeth Borne présentait un plan de relance de la construction de logements. Ce plan comprenait plusieurs mesures :
- Prolongation du Prêt à Taux Zéro (PTZ) à l’horizon 2027, mais limité aux logements neufs en collectif dans les zones tendues et dans tous les logements (collectifs et individuels) en zone détendue sous condition de rénovation.
- Maintien de la mensualisation du taux d'usure jusqu'au 1er juillet 2023 et possibilité de prolongation.
- Revalorisation de l'Aide Personnalisée au Logement (APL) de 3,5 % au 1er juillet 2023.
- Création d'une nouvelle aide au logement pour les jeunes actifs.
- Facilitation de la construction de logements en zone tendue.
Les nouvelles annonces pour le logement d’Élisabeth Borne
Parmi les récentes mesures révélées jeudi dernier par la Ministre du Logement, figure le développement de Logements Locatifs Intermédiaires (LLI) à destination des classes moyennes. La finalité est de doubler la production pour atteindre la barre des 30 000 LLI par an.
Pour atteindre cet objectif d’envergure, l’État et la Caisse des dépôts devront mobiliser près de 500 millions d’euros.
30 000 logements neufs sortiront de terre dans une vingtaine de communes
L’État prévoit de sélectionner vingt territoires où seront construits 30 000 nouveaux logements. Ces territoires sont situés dans des zones où la demande de logements est forte, notamment les zones d'emplois et les zones de renouvellement urbain.
La vente de logements neufs attribués aux bailleurs sociaux devrait aussi s’accélérer à travers un plan de relance dans le secteur de la promotion immobilière.
Qu’en disent les promoteurs immobiliers ?
De nombreux promoteurs immobiliers ont accueilli avec scepticisme les nouvelles mesures gouvernementales.
Réactions de Pascal Boulanger (FPI)
« Il nous arrive de vendre des logements en déstockage, à Action Logement par exemple », souligne d’emblée Pascal Boulanger, Président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI). « Mais quand on le fait, on perd de l’argent. » conclut-il sur ce modèle qui semble non viable sur le long terme.
Il estime qu'il est nécessaire de mettre en place des mesures plus ambitieuses, telles que la réduction des délais de construction ou la simplification des procédures administratives.
Réactions de Norbert Fanchon (Groupe Gambetta)
D’autre part, Norbert Fanchon, Directeur du Groupe Gambetta, a également exprimé son point de vue sur les annonces du Gouvernement. Il estime que ces mesures ne permettront pas de répondre à la forte demande de logements neufs.
Cette année, seulement « (…) 70 000 logements neufs seront vendus à des particuliers, soit 50 000 de ventes en moins par rapport aux années précédentes. », précise-t-il. Enfin, il s’interroge également sur l’ampleur des initiatives actuelles visant à soutenir les ménages dans leur projet d’achat immobilier.