Plan Immobilier : Dans la Métropole de Lyon, le nombre de nouveaux programmes diminue, les élections municipales approchent, les terrains sont rares… doit-on s’inquiéter ?
Michel Le Faou : Non, il ne faut pas s’inquiéter car l’activité immobilière fonctionne par cycle. Actuellement, nous sommes à la conjonction de deux phénomènes. Le premier est l’attente du PLU-H. Il a fallu du temps pour le mettre en place car nous avons dû prendre en compte des nouvelles législations et réglementations mais aussi parce que plus de 12 000 contributions ont été faites et qu’il a fallu les traiter. Le second phénomène, que beaucoup de métropoles connaissent aujourd’hui, est la raréfaction du foncier. Lyon est une ville aboutie, il est normal que les constructions soient moins nombreuses. Cela ne nous empêche pas de prévoir des opérations de renouvellement urbain comme à la Duchère ou dans le quartier Mermoz. Là nous démolissons des quartiers construits à la va-vite où les logements sont souvent des passoires thermiques. Cela libère du foncier et nous reconstruisons.
Enfin, personnellement, je ne pense pas que la campagne pour les municipales aura un impact supplémentaire. De nouveaux dossiers vont arriver à l’été 2019, je suis confiant et j’appelle à la sagesse.
PI : En parallèle de la baisse de l’offre, les prix ne cessent d’augmenter. Quelle est l’action de la Métropole ?
MLF : L’objectif de la Métropole est de réguler la spéculation immobilière et de mieux maîtriser le prix de sortie des logements neufs. Dès cet été, les maires pourront accorder des permis de construire avec le nouveau PLU-H. Cela aura pour effet de détendre la situation. Les prix ne vont pas baisser mais au moins ils vont cesser d’augmenter.
Pour permettre l’accès à tous à la propriété, nous allons relancer le Plan 3A. Cette aide à destination des primo-accédants sera en délibération à la Métropole le 13 mai et effective dès cet été.
Enfin, la Métropole va créer un Office Foncier Solidaire (OFS). Il va permettre de dissocier la propriété du terrain et la propriété de l’immeuble qui y est construit. L’impact financier pour les acquéreurs sera très fort car aujourd’hui dans certains secteurs le coût du foncier et plus élevé que le coût de la construction.
La création de cette OFS sera en délibération au conseil de la Métropole en septembre 2019. Les premières opérations verront le jour en 2020.
PI : Comment la Métropole va-t-elle trouver des terrains s’il n’y en a plus ?
MLF : La Métropole pourra faire jouer le droit de préemption mais aussi négocier en direct avec les propriétaires. Elle négocie aussi directement avec l’Etat. Ça a été le cas par exemple pour la Caserne Raby à Bron ou encore La Saulaie à Oullins.
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PI : Certains Lyonnais craignent une gentrification du centre-ville, qu’en pensez-vous ?
MLF : Il ne faut pas faire de généralité. Nous travaillons en permanence à maintenir une mixité sociale dans tous les quartiers de la Métropole.
PI : L’immeuble Ycone de Jean Nouvel a été inauguré le mois dernier à la Confluence. Pouvons-nous nous attendre à d’autres projets signés par des architectes de renom ?
MLF : La Métropole de Lyon va accueillir d’autres projets. Cependant rien n’est signé pour le moment.
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