La frilosité générale des épargnants
La crise sanitaire est rapidement devenue économique, touchant le monde entier. L'inquiétude des Français est telle qu'ils préfèrent faire preuve de prudence, en accumulant les économies sur leurs comptes courants et livrets malgré le rendement moindre de cette épargne. Cette frilosité touche aussi les SCPI, qui ont pourtant connu un réel engouement ces dernières années. Leur collecte a effectivement connu un record en 2019, avec 11,4 milliards d'euros. Mais selon l'Aspim, ce chiffre a chuté à 875 millions au deuxième trimestre de 2020 avec la survenue du coronavirus. Ceci témoigne néanmoins que la collecte s'est poursuivie malgré le confinement.
La pierre-papier, une valeur refuge
Bien que la crise sanitaire ait suscité la peur chez les investisseurs français, acheter des parts dans une SCPI offre un horizon d'investissement sur le long terme. L'émotion peut pousser à analyser la conjoncture actuelle, mais cela n'a que peu d'intérêt. Mieux vaut tenir compte de la valorisation des actifs immobiliers dans lesquels les sociétés de gestion investissent. Même si l'investissement immobilier n'est pas sans risque, l'Institut de l'Épargne Immobilière et Foncière dans son étude « 40 ans de performance comparée : 1978 – 2018 prouve que la pierre-papier présente le meilleur rendement sur une période longue. Avec le soutien de la Banque centrale européenne et des taux qui n'ont jamais été aussi bas, le marché de l'immobilier devrait réussir à surmonter la crise et confirmer son positionnement de valeur refuge.
La Covid, un impact limité
Les SCPI dont le parc immobilier se constitue d'hôtels, de restaurants, de centres commerciaux sont les plus touchées par la crise sanitaire. Malgré tout, elles ont trouvé des solutions pour gérer au mieux la crise : renégociation des baux, décalage des loyers... Même en cas de reconfinement, l'observatoire Linxea tient à rassurer les investisseurs quant aux performances. En effet, le rendement moyen en 2021 ne devrait pas trop s'éloigner des 4,4 % de 2019. Le directeur général de la SCPI La Française, Christophe Descohand, affirme que la valeur des parts ne bougera quasiment pas. Même constat du côté de Primopierre : la société de gestion, Primonial REIM, estime que la compétitivité des SCPI est inébranlable du fait de la résilience rendement-risque, qui s'avère être nettement plus forte que celle de l'ensemble des placements financiers.
Des inquiétudes à relativiser
La crainte du défaut de paiement ou des vacances locatives et les conséquences sur le rendement des sociétés civiles de placement immobilier doivent être tempérées.
Tout d'abord, les sociétés de gestion ont réagi immédiatement en proposant aux commerçants de reporter les loyers dans un délai raisonnable. En contrepartie, la durée du bail a été allongée pour sécuriser l'avenir. De plus, en imaginant que les magasins venaient à fermer les uns après les autres, ce qui semble peu probable étant donné l'attachement des consommateurs pour les commerces de proximité, le e-commerce prendrait le relais. Ainsi, la stratégie de développement de certaines SCPI réside dans l'intégration d'actifs dans les plateformes logistiques, dont les besoins sont amenés à s'intensifier.
De même, le télétravail pendant le confinement amène nécessairement la question de sa généralisation post-Covid. Serait-ce la fin des SCPI de bureaux ? La plupart des salariés restent attachés à leur lieu de travail, qui permet de maintenir le lien social. Sur le long terme, le home-office pourrait affecter négativement la productivité, et plus largement le bien-être des salariés. D'autant plus que l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) constate que la distanciation spatiale entre collègues réduit non seulement la communication, mais désorganise aussi la sphère professionnelle et personnelle. D'ailleurs, les gérants de SCPI sont unanimes : les locataires sont peu nombreux a demandé un report de leurs loyers. Ce n'est sans compter sur le flex office et le besoin d'espace, qui vont nécessairement conduire à une densification des bureaux. Ce type de SCPI reste donc un modèle économique fiable et solide.
Enfin, le Gouvernement a mis en place un PGE, ou prêt garanti par l'État, ainsi qu'un plan de relance exceptionnel de plusieurs milliards d'euros afin de modérer les effets de la crise sur les commerces et les entreprises. De quoi donner un regain d'optimisme sur le marché immobilier !
Les avantages des SCPI en temps de crise
L'achat des parts en SCPI permet d'investir dans l'immobilier sans s'occuper de rien. La société de gestion qui régit la société civile de placement immobilier définit rigoureusement sa stratégie d'investissement. Elle cible les actifs dans un ou plusieurs secteurs de l'immobilier, qui peuvent être situés dans une région ou dépasser les frontières françaises. En choisissant la SCPI Corum Origini qui est localisée dans 13 pays européens, les niveaux de diversification sont variables et les risques réduits. De plus, la capitalisation des parcs immobiliers est généralement supérieure à 100 millions d'euros, ce qui laisse une grande marge de trésorerie. Pour finir, la mutualisation des risques locatifs joue indéniablement en la faveur des SCPI.
Dans le contexte actuel, l'investisseur doit néanmoins veiller à bien sélectionner sa SCPI. L'idéal est de privilégier les plus diversifiées et celles qui versent aux épargnants des revenus réguliers, voire croissants. Il apparaît ainsi intéressant d'allouer ses actifs vers des entreprises profitant de la crise sanitaire comme les secteurs alimentaires, des produits de nettoyage et d'entretien du jardin.