En décembre, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) avait averti que le marché se rapprochait de ses plus bas historiques de 1992-1993, anticipant une récession de 5% en 2024.
La crise du Logement & immobilière : plusieurs facteurs à l’origine
La crise du logement et de l'immobilier est alimentée par une conjoncture de facteurs. La filière immobilière et de la construction fait face à un changement de paradigme, illustré par les récentes données révélant une crise dans le secteur du neuf, ainsi que dans l'ensemble de la filière du logement.
Cette situation découle, entre autres, d’une diminution de la demande due au resserrement des conditions d'emprunt, mais aussi du désintérêt des investisseurs institutionnels pour l'investissement locatif ou de l'augmentation des coûts de construction et des prix du foncier.
La construction de logements pendant l'année 2023
En décembre 2023, la construction de 33 700 logements a été autorisée (en hausse de 12% par rapport à novembre). Près de 115 900 permis de moins ont été délivrés sur l'ensemble de l'année. Le nombre des mises en chantier a quant à lui reculé de 22%, soit 287 100 logements sur un an, a précisé le Ministère.
Par ailleurs, les délivrances de permis avaient atteint des niveaux records au cours de l'année 2022 du fait de dates butoirs réglementaires. Les autorisations pour 2023 sont en deçà des niveaux d'avant Covid (-19%), entre mars 2019 et février 2020.
Tout comme les permis, les mises en chantier se redressent en décembre (+22%) par rapport à novembre, avec 26 900 logements. Les ouvertures de chantiers sur l'ensemble de l'année 2023 restent en revanche très inférieures à celles de 2022, avec 287 100 logements, et très inférieures aussi à la période d'avant Covid (-24,6%).
Globalement, ces mauvais chiffres sont à rapporter au record de délivrances atteint en 2022 à la suite d’un afflux de demandes de permis fin 2021, avant l'entrée en vigueur d'une Réglementation Environnementale (RE2020) plus ambitieuse pour la construction neuve.
Les dernières annonces du Premier Ministre en réponse à la crise du Logement
Face à un secteur en crise, le Premier Ministre Gabriel Attal a plaidé pour "un choc d'offres". "Nous allons simplifier massivement les normes : revoir les DPE, simplifier l'accès à MaPrimeRénov', faciliter la densification, lever les contraintes sur le zonage, accélérer les procédures", a-t-il fait savoir.
D’autre part, des annonces relatives aux habitations à vocation sociale ont été spécifiquement mentionnées. Pour inciter les maires à développer du logement social, "nous allons [leur] donner la main pour la première attribution dans les nouveaux logements sociaux construits sur leur commune", a-t-il ajouté. En parallèle, le gouvernement entend "faire évoluer" le monde du logement social afin de "soutenir les classes moyennes", a-t-il expliqué.
Pour accomplir cette démarche, il envisage de réexaminer le calcul des logements sociaux que les municipalités doivent respecter en vertu de la loi sur la Solidarité et le Renouvellement Urbain (SRU).