L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) aurait notamment reconnu le rôle essentiel de la qualité de l'habitat sur notre santé psychologique et physique, rapporte le think tank Terra Nova à travers une récente étude.
Bien que le bien-être et la qualité de vie soient au cœur des préoccupations, le sujet revêt aujourd’hui une importance nouvelle.
Dans le cadre de cette étude, Terra Nova souligne le défi persistant de faire converger efficacement les mondes du logement et de la santé dans l'immobilier neuf, une mission cruciale au XXIe siècle.
La crise du Coronavirus a également exacerbé les inégalités de logement et de santé, soulignant l'importance d'un environnement de vie sain.
Le logement, une question de santé publique ?
Selon Mélanie Heard, responsable du Pôle Santé de Terra Nova, les risques sanitaires liés à l’habitat vont au-delà des problèmes respiratoires, s'étendant aux intoxications, à la précarité énergétique et au surpeuplement.
L'impact du confort domestique sur le bien-être, la santé et la qualité de vie est indéniable, représentant un appel à une meilleure prise en compte par les politiques.
La qualité de l’air intérieur, un enjeu de santé publique
Bien que la pollution extérieure soit d’une grande importance, les caractéristiques de l'habitat telles que la qualité de l'air intérieur, l'isolation, l'humidité et le bruit ont un impact significatif sur la santé.
Les polluants apportés de l’extérieur ou les substances émises par les matériaux de construction, d’ameublement ou de décoration peuvent entraîner des risques (allergie, irritation des voies respiratoires, asthme… etc).
Pendant la construction d’appartements ou de maisons, une attention très particulière est d’ailleurs portée sur les produits de construction utilisés. “Il s’agit d’avoir des matériaux étiquetés A+, c’est-à-dire à très faible émission de composés organiques volatils (COV)”, explique Christine Aubert, à la direction du Développement & de la Maîtrise d’Ouvrage de CDC Habitat Grand Ouest.
En outre, la précarité énergétique, le surpeuplement et le coût du logement influent sur notre qualité de vie. Les habitats mal isolés peuvent aussi causer des problèmes de santé, tandis que le coût élevé du logement peut réduire l'accès aux soins.
Quels sont les risques inhérents à un logement insalubre ?
Pour l’Observatoire régional de la santé d’Île-de-France, qui s’est attelé à de nombreuses recherches sur les liens entre précarité énergétique et santé, « les conséquences sanitaires de la précarité énergétique restent encore mal appréhendées ». De leur côté, les politiques n’intègrent pas assez la dimension sanitaire.
Dans le cadre d’une étude économétrique de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), « le fait d’habiter dans un logement difficile à chauffer accroît de 50 % le risque de se déclarer en mauvaise santé ».
Les chiffres sont éloquents : parmi les adultes exposés à la précarité énergétique, 48 % souffriraient de migraines et 41 % d’anxiété et de dépression, contre respectivement 32 % et 29 % chez les ménages non exposés.
Qu’est-ce qu’un logement décent ?
Le Logement, un acteur crucial face aux changements démographiques et climatiques
Avec la population urbaine mondiale devant doubler à l’horizon 2050 et la population mondiale de plus de 60 ans passant davantage de temps à la maison, la qualité d’un bien immobilier devient encore plus cruciale.
Les conditions météorologiques extrêmes liées au changement climatique amplifient l'importance des logements résilients.