Les acquéreurs sont de toute évidence de moins en moins nombreux. Le marché immobilier français a connu une forte dégradation en 2023, avec des délais de négociation et de vente qui s'allongent.
A-t-on vraiment atteint le pire moment pour devenir propriétaire d’un logement ? De récentes données relayées par les Notaires de France ont permis d’apporter quelques éclairages sur le marché immobilier.
Marché immobilier : une perte significative, mais pas la pire depuis la crise de 2008
Les Notaires de France se sont attelés à une analyse concernant la surface moyenne acquise par les ménages au cours de ces 25 dernières années. Selon les données recueillies, en 1999, la surface atteignait près de 100m². Aujourd'hui, elle s’élève à 75m². Ce qui représente une perte d’équivalence à deux chambres.
Cependant, il convient de souligner que lors de la crise de 2008, le pouvoir d'achat immobilier moyen était descendu à 58m².
Témoignages d’experts
« ll faut remonter à une trentaine d’années pour retrouver une période aussi difficile pour la profession », a souligné Edouard Grimond, Notaire à Lille et porte-parole du Conseil supérieur du notariat (CSN), avant de préciser que la décélération s'est surtout accentuée sur les trois derniers mois de l’année 2022.
« Les vendeurs n'ont pas encore accepté le nouveau cadre du marché de l'immobilier », constate Yann Jéhanno, Président de Laforêt Immobilier. « C'est notamment pour cela que les prix baissent lentement, mais ne flanchent pas », conclut-il.
Des pertes de surface significatives dans certaines Villes
À Saint-Étienne, par exemple, la surface achetable est passée de 161m² en 2019 à 109m² aujourd'hui, soit une perte de 52m² en seulement quatre ans.
Par ailleurs, des baisses similaires se manifestent dans plusieurs autres villes comme Le Havre, Orléans, Dijon, Reims, Grenoble, Toulon, Marseille, Montpellier et Rennes, avec une perte d'environ 30m².
D’autre part, les données collectées ont permis mettre en évidence des pertes moindres à Toulouse, Strasbourg, Lille, Nantes et Nice, où environ 15m² ont été perdus.
Les villes les plus chères subissent des pertes relativement modérées
On observe également des pertes moins marquées dans les villes les plus chères où les surfaces acquises sont naturellement plus faibles. C’est par exemple le cas à Lyon, où la perte est de 8m², à Bordeaux de 6m² et à Paris de 2m².